Le samedi 27 janvier nous nous sommes alignés au départ du rallye des Marais blancs qui se déroule sur 200 km dans les marais du Cotentin, et qui a l’avantage d’être validé pour un BRM 200.

Version courte : c’est fait nous y sommes parvenus !!

La version plus longue (et plus réaliste) c’est que nous y sommes arrivés d’extrême justesse. Le temps maximal alloué (les BRM c’est de la longue distance en temps limité) était de 13h30 nous avons mis 13h23 selon mon GPS Wahoo, 13h26 selon ma montre Polar. Dans les deux cas on est dans les temps, mais c’est vraiment très très juste.
Mes plans de marche étaient basés sur 11h avec une petite souplesse vers 12h en sautant les arrêts.

Le plan initial état réparti sur 11h et donc on a mis deux heures de plus (deux heurs de trop ?). La raison est claire : je n’étais pas prêt du tout . Je n’avais pas roulé depuis octobre et clairement il me manquait beaucoup de bornes dans les pattes avant de pouvoir faire ça. On a terminé la saison des rallyes FFCT en octobre en pleine forme, le plan était de rouler tranquilles jusqu’à Noël (il faisait anormalement doux à l’époque) puis de reprendre le plus tôt possible début janvier pour arriver en forme aux Marais blancs.
En pratique, il a plu non-stop en novembre et décembre, résultat on est pas sortis, et lorsque la pluie s’est arrêtée en janvier, il s’est mis à faire un froid glacial… et on est pas sortis.

Au niveau difficulté, c’était plus long mais globalement beaucoup moins difficile que la Chevreuse par exemple, or j’en ai chié beaucoup plus. J’ai fini à la volonté, vers la fin je n’y croyais plus, j’ai terminé à l’arrache, en donnant tout ce que j’avais, et finir complètement mort.

Donc le premier bilan (qui est pas exactement un scoop) c’est qu’il faut être prêt.

Accessoirement mes sessions quotidiennes de musculation sont vraiment très efficaces, pas tellement pour prendre du volume (à mon âge…), mais pour améliorer l’aspect fonctionnel. Je n’ai pas eu de problème musculaire et honnêtement je n’ai mal nulle part musculairement.
Les seules douleurs que j’ai c’est au genou, notamment au genou droit (mais là la musculation n’y est pour rien). Le résultat c’est qu’il est clair que Freeletics m’a beaucoup aidé, pas forcément à performer, mais à supporter l’effort et la pression physique de l’effort, et à ne pas en pâtir ce qui est déjà très très bien.

Sur un plan pratique

Nous sommes arrivés la veille et repartis le lendemain, nous avons dormi à Valognes (à 8 km) dans un AirBnB formidable

Nous sommes arrivés en voiture (environ 350 km x2)

Sur le plan matériel :

  • Je ne supporte plus d’avoir les pieds serrés. j’ai utilisé mes vieilles chaussures Doc Martens (un mix entre des Clarks façon 70’s et des baskets) , mais il me semble que la semelle est en train de devenir trop molle. C’est dommage parce qu’elles vont bien. Ces chaussures sont très très souples et ne pas avoir les pieds serrés c’est un vrai plus. Cela dit, pour le coup je me demande si elles ne sont pas responsables de mes douleurs au genou droit, mon pied droit étant assez mal tenu.
  • Les chaussettes Ekoi étaient parfaites je n’ai absolument pas eu froid aux pieds alors qu’il faisait quand même juste quelques degrés notamment le matin.
  • Le collant de running de Decathlon a été parfait porté sur le cuissard , vraiment impeccable, j’ai pas eu froid aux jambes, il était confortable. Je ne l’ai pas senti ce qui est plutôt extrêmement bon signe.
  • J’avais le cuissard Assos, qui est très bien mais ce n’est pas un secret.
  • J’ai mis des tartines de crème anti -frottement Aptonia Decathlon et là aussi ça a très bien fonctionné. J’ai aussi de la crème Assos, mais j’ai oublié la boite à la maison et à l’usage je me demande si la crème Decathlon n’est pas mieux.
  • En haut de corps, le sous maillot Ekoi, à manches longues a été parfait. Je n’ai absolument pas eu froid, ça fait une espèce de seconde peau chauffante.
  • Par-dessus j’avais les deux maillots celui à manches courtes et puis celui à manches longues de l’équipement de mon ancien club, le Sporting Club Bellevillois (fabriqués par l’italien Marcello Bergamo) très bien.
  • Pardessus les maillots une vieille veste Endura vraiment top (elle ne doit plus se faire, elle a une bonne douzaine d’années) et une petite veste de pluie rouge de chez Decathlon en plastique très bien aussi.
  • Sur la tête j’avais une cagoule Ekoi très bien également, qui évite d’avoir froid. Je ne la vois plus sur leur site, s’ils l’ont arrétée c’est dommage, elle est très bien.
  • Pas de problème au niveau des mains, les gants Ekoi qui sont pas utilisables en dessous de zéro avec une température de quelques degrés et associés aux sous-gants en soie Decathlon ont été impeccables. Je n’ai pas eu vraiment froid aux mains.

Voilà côté vestimentaire, c’était absolument nickel.
Je ne peux pas dire que j’ai eu des problèmes liés à l’équipement, je n’ai même pas eu de problème d’échauffement à l’aine comme j’avais eu précédemment avec la crème Assos. Si ça se trouve la crème anti friction de Decathlon est supérieure à la crème Assos.
Je n’ai pas eu mal au cul non plus, mais ça entre la selle SMP et le cuissard Assos je sais que ça va bien.
Je n’ai pas non plus eu mal aux poignets, c’est peut-être dû à la musculation qui a fait que j’ai eu le dos qui tenait plus et donc je me suis moins appuyé sur les poignets, toujours est-il que je n’ai pas vraiment eu mal aux poignets, par ailleurs, les poignées Ergon sont toujours très bien pour un guidon plat.

Côté hydratation l’ISO+ de Decathlon est toujours magique, même chose sur la bouffe mes barres ont été très bien (je bois beaucoup, et je mange peu sur les longues distances).

Sur le plan tactique

C’est là où j’ai été super mauvais.
Je commence à bien connaître le système, faire de la longue distance en cargo demande de la tactique. Un cargo ça roule correctement vite sur le plat (bien moins qu’un vélo de route) mais ça ne monte pas du tout . Du coup lorsqu’on fait de l’endurance en temps limité, la moyenne devient quelque chose de crucial.
Avec un vélo classique, en temps limité la moyenne on s’en fout, en général les délais sont très larges et donc il y a pratiquement aucun risque de finir hors délais (sauf gros emmerdement, crevaison à répétition etc..). Si on est suffisamment en forme pour partir, on arrive dans les temps.
En cargo c’est très différent, à la moindre bosse on se retrouve à 8 ,9 ou 10 km/h et donc la moyenne s’écroule et au final ça se ressent énormément sur le temps. La conséquence c’est qu’en temps limité il faut foncer sur le plat pour essayer d’engranger du temps qui sera bouffé dans les côtes.

Quelques instants avant le départ


J’aurais dû le faire pendant le première moitié du parcours qui était assez plate ( la traversée des marais par définition est plate), mais j’étais à la fois impressionné par la distance (on avait encore jamais fait 200 km, notre maximum était 136 km qu’on avait fait en Chevreuse en fin d’année) et puis la beauté des paysages qui étaient vraiment surréalistes (la traversée des marais en grande partie de nuit était vraiment incroyable). Conséquence, j’ai oublié de foncer dans la première partie (ou pas osé foncer, ou un mélange des deux) et je l’ai payé très cher dans la deuxième partie où il y avait des bosses, pas terribles, mais énormément de relances en petite côte. Là j’ai perdu un temps considérable.
Conclusion il faut que j’arrive à mémoriser ce point, que je ne répète pas cette erreur, quoi qu’il se passe sur la longue distance dès que c’est plat il faut bombarder.

Du côté de Pippo

Pippo a été formidable. L’endurance à deux c’est compliqué et ça demande une parfaite entente avec son chien. Pippo boit quand, je bois, pisse quand je pisse et se dérouille les pattes lorsque je me dérouille les pattes. Le reste du temps, il est calme et vigilant. Tout ça est facile à écrire, mais sur des durées aussi longues (plus de 13 heures samedi) c’est pas simple et le soir il est aussi crevé que moi.
L’endurance c’est un super test de la bonne entente et de la complicité homme/animal. C’était une super façon de marquer notre première année de vie commune.

A l’arrivée, le soir Pippo est aussi fatigué que moi.

Le bilan global est étrange.

Pendant l’épreuve, et après l’arrivée ,je me disais que ce 200, avec son côté original, (le faire avec Pippo et un cargo ultra lourd), ça réglait ma frustration vis-à-vis de ce qui s’est passé en 2015, que je m’en tiendrai là, que je n’irai pas plus loin. Cette aventure vient marquer mes 64 ans ( dans 15 jours) et la première année de vie commune avec Pippo. Sur ce dernier point, ce BRM est un peu un jalon, ce genre d’effort très long demande une collaboration étroite avec mon chien qui vit à mon rythme durant 13h (on boit ensemble, on pisse ensemble, on se dérouille les pattes quelques instants ensemble etc…) Sur ce plan Pippo a été formidable.

Par ailleurs les Marais Blancs se déroulent dans un décor absolument magnifique, la traversée des marais de nuit (le départ est à 7h du matin) éclairés par la lune sur fond de brume a un coté incroyable , on se croirait dans un décor de film d’épouvante. Après que le jour se soit levé c’est un autre décor qui se découvre, aussi magnifique.

Une petite particularité du circuit, un aller/retour, aller en descente et donc.. retour en grimpant

Une chose est claire, maintenant, nous sommes rentrés à Paris, si je dois ne pas aller plus loin ça n’est pas très grave, on l’a fait, on est sans doute les premiers à faire un 200 dans ces conditions, et ça on ne nous l’enlèvera pas.

Si j’avais fait ce BRM avec un vélo de route classique, ça n’aurait rien eu de spécial, ça aurait été juste un 200, le plus petit des BRM, je l’ai déjà fait plein de fois dans le passé.

Je ne l’aurais d’ailleurs pas fait avec un vélo de route classique, il n’y aurait pas eu de challenge.
Le faire avec Pippo et le Bullitt, c’était un vrai challenge, Pippo seul pèse plus lourd que la majorité des vélos des autres participants (12 kg le salopard). Du coup ce 200 a quelque chose de d’un peu exceptionnel, et donc d’un côté ça suffit. De l’autre côté, il y a 10 minutes j’étais en train de regarder le 300 de l’ACP organisé en mai et celui que le club mayennais de François Mouezy organise en juin.

Donc nous tenterons peut-être un 300. Un 300 c’est 20h c’est à dire que avec le temps que j’ai mis pour faire le 200, il me restait 7h pour faire 100 km de plus. C’était limite mais si ça se trouve jouable au niveau du temps. Au niveau de mon énergie restante si je suis dans l’état dans lequel j’étais hier, c’est mort, c’est même pas la peine, ça tiendra pas. Mais si je suis bien préparé pourquoi pas enfoncer le clou et faire un 300 avec Pippo et le Bullitt.
Quoiqu’il en soit ça n’est plus du tout une obligation, si on s’en tient là, ça m’ira parfaitement.

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