J’ai le Bullitt depuis deux jours, j’essaie de m’habituer à sa manipulation dans les rues autour de la maison, et je me dis que le plus simple serait de l’emmener sur une sortie un peu longue, hors de la ville.
Je choisis un itinéraire dans le Val de Marne que j’ai fait moult fois pour me dégourdir les jambes, avec le Canyon ou le State. Cela représente une boucle d’environ 80 km qui va vers l’étang de Vaire continue jusqu’à Thorigny, puis Claye-Souilly et retour par le canal de l’Ourq.
Il n’y a pas de grosse difficulté, sauf la côte qui part de Lagny-sur-Marne et monte vers Thorigny qui a un pourcentage assez impressionnant.
De manière superficielle, la balade s’est passée sans écueil, plutôt facilement, mais avec une moyenne assez faible, au final j’étais je crois à 16 ce qui est vraiment peu
Dans le détail, cette balade a été assez instructive sur plusieurs niveaux.
Tout d’abord j’ai découvert, ce qui est évident mais il a fallu que j’y sois confronté pour m’en rendre compte, que le Bullitt ne passe pas les portiques à vélo.
C’est important, parce que par exemple, pour accéder à l’étang de Vaire il y a des portiques partout, il a donc fallu que je contourne la base pour rejoindre Torcy. De façon plus large cela veut dire qu’il faut en tenir compte dans la définition des itinéraires.
Pour les urbanistes concepteurs de pistes cyclables, le Bullitt est un scooter comme les autres.
L’autre grande leçon c’est que les poignées d’origine et la selle d’origine sont catastrophiques.
J’avais un cuissard de chez Ekoi plutôt bien, dont j’ai l’habitude. Après les premiers kilomètres, je me suis dit que la première impression était que j’avais eu sur cette selle était peut-être injuste, qu’au final elle était pas si pire que ça. Au bout de 5 km, j’ai changé d’avis du tout au tout, quelque chose est devenu évident : c’était la dernière fois que je m’en servais sur une sortie longue. La compression de toute la plomberie est une horreur et par ailleurs elle n’est pas spécialement confortable.
L’autre élément clair ce sont les poignées d’origine, des tubes pleins de picots, de très petite section (j’ai de relativement grandes mains) qui m’ont occasionné un mal aux mains absolument infernal, amplifié par le fait qu’avec le guidon VTT on peut pas vraiment changer de position.
Donc au final, le bilan de cette première sortie longue est très positif, avec quelques leçons.
- Si je veux maintenir une moyenne correcte, il faut quand même que je surveille l’allure de beaucoup plus près que je ne le faisais avec mes vélos classiques, parce que la vitesse maximale que je peux atteindre avec le Bullitt dans mon état à moi et la transmission dont il est équipé, c’est en gros 25, ce qui fait facile 10 ou 15 km de moins qu’un vélo classique.
- Il faut que je change ces poignées et cette selle. Pour la selle je pense que je vais m’acheter une SMP à moins que je récupère la B17 que j’ai sur le single, quant au poignées, tout le monde me dit du bien des poignées Ergon donc il est probable que j’aille dans cette direction.
Pour le reste, le vélo est très agréable. Je m’attendais à ce qu’il soit beaucoup plus dur parce qu’il est en alu, mais du fait de sa longueur il doit être plus flexible qu’un cadre de vélo de route classique, et en fait il n’est pas du tout inconfortable.
Je pense que les gros pneus doivent également participer au confort du vélo.
Il n’est donc pas du tout inconfortable, simplement pour qu’il soit utilisable sur des grandes distances, il y a vraiment pas mal de trucs à régler dessus, à commencer par changer la selle, et changer les poignées.
Les pédales ne vont pas si mal, ce sont des Wellgo d’entrée de gamme en métal, c’est pas des merveilles, mais honnêtement vu le niveau de compétence que j’ai avec le Bullitt, elles font tout à fait l’affaire. Je ne suis même pas certain que je les changerais par la suite, enfin on verra mais c’est vraiment pas une urgence en tous cas.
En termes de comportement, le bilan est excellent.
Le vélo tient remarquablement bien la route, il a une maniabilité tout à fait correcte (en tenant compte de sa longueur) et grimpe avec une facilité déconcertante. La côte de lagny est passée sans encombre en considérant qu’il s’agit d’un cargo dans lequel il y avait mon chien et tout un tas de bordel (le bordel du chien + le mien).
En revanche, je suis pour l’instant condamné au moulinage, je n’arrive pas encore à faire de la danseuse (que pourtant je préfère et de loin au moulinage).