Ce 20 juillet, je reçois un mail de Patrick
Bonjour Luc,
Votre Bullitt est arrivé, monté, prêt à rouler.
.. suivi de quelques indications sur le Bicycode (un marquage obligatoire des vélos neufs) et du reste à payer. (j’avais payé la moitié des 2820 euros du vélo lors de la commande).
Je me rends rue de la Pierre Levée avec un peu d’appréhension, parce que je n’ai jamais vraiment conduit ce type d’engin.
Mon Bullitt m’attend sagement rangé à côté des vélos des coursiers
Fort heureusement la rue de la Pierre Levée est plate et calme. Je fais quelques allers-retours pour me faire la main.
La première conduite d’un biporteur est vraiment étrange.
Sur un vélo normal le poids est en grande partie sur la roue avant qui est directement sous le cintre (le guidon). Donc cette roue avant sur laquelle on appuie en agrippant le cintre, est fermement plaquée au sol
Sur un biporteur, la roue avant est loin devant et l’appui est beaucoup plus faible, surtout a vide.
A cela s’ajoute le fait que la direction se fait par une barre de renvoi (la colonne de direction tourne une tringle qui a son tour pousse ou tire la roue avant pour la faire tourner).
La conséquence est que la commande est bien moins directe sur une roue qui supporte bien moins d’appui qu’une roue normale.
Le tout fait que la première impression est celle d’un flou total.
Pour couronner le tout j’ai toujours roulé sur des vélos de route je n’ai aucune expérience d’un VTT, or les cintres de route sont relativement étroits (en gros c’est la largeur des épaules) tandis que les cintres de VTT sont très, mais alors très larges.
Le Bullitt a un cintre de VTT, le moindre mouvement de l’épaule est amplifié par le grand bras de lever et fait énormément bouger la roue, ce qui s’ajoute donc à la sensation initiale de flou liée au faible appui sur la roue avant.
Bref : Sur le moment je me demande si je n’ai pas fait une connerie, et si je ne vais pas rapidement me planter avec un engin aussi flou.
Spoiler : aujourd’hui tout ça est derrière et j’adore ce vélo, mais franchement les premiers kilomètres sont flippants lorsqu’on a quelques décennies de vélo de route derrière soi comme référence de sensation.
En fait le Bullitt (et sans toute par extension le biporteur en général) c’est un peu comme les selles Brooks. Au début c’est un cauchemar et puis plus on roule plus ça devient bien.